Bilan et dernier article
Voilà environ 3 semaines que nous sommes rentrés en France. Au fur et à mesure de nos possibilités, nous revoyons « amis et famille ». On enchaîne à une vitesse folle « apéros » et bons repas : il faut dire qu'on est chouchoutés à mort! Souvent, on nous pose les mêmes questions et comme on n'a pas toujours vécu les choses de la même manière, on a décidé d'y répondre quelquefois séparément .
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Content de rentrer ou non ?
Nico : Je crois que je peux dire oui. Certes, prolonger l'aventure ne m'aurait pas déplu mais en même temps, j'ai l'impression d'avoir fait ce que j'avais envie de voir : il est donc temps de rentrer. Sur le long terme, je ne me voyais pas vivre à Santiago et rester toute ma vie dans la même école. La perspective en plus de ne pas être sûr d'avoir un meilleur contrat ne m'a pas permis de me projeter. Et puis, n'oublions pas qu'on est deux à prendre une décision...Seul, peut être que la décision aurait été plus dure à prendre. Là, c'était assez évident (après une petite phase d'interrogations) : j'avais envie de revoir « amis et famille » et me marier dans la foulée!
Nelly : Bien sûr que oui : contente de rentrer ! Ça fait vraiment plaisir de revoir tout le monde (et ça ne fait que commencer !). Jamais je n’oublierai cette merveilleuse expérience. Même si j’ai été un peu déçue par le travail (mes anciens collègues m’ont beaucoup manqué), j’ai aimé découvrir un système différent. Et que dire de tous nos voyages…sinon que du bonheur. Nous revenons avec plein de souvenirs. Maintenant, nous ne chômons pas : on prépare activement notre mariage ! En étant toujours en vacances : ça permet une rentrée dans le pays tout en douceur et avec beaucoup de plaisir.
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Comment s'est passé votre retour en France ?
On a déjà raconté notre aventure avec cette histoire d'attestation de logement à fournir (voir articles précédents). Tout d'abord, même si on est partis environ pendant 1 an et 10 mois, on a l'impression qu'on revient d'un voyage d'à peine quelques mois. Très vite, on a retrouvé nos repères. On se dit aussi qu'on a bien fait d'avoir gardé la voiture de Nico (Nelly avait vendu la sienne), ce qui nous permet d'être un peu moins dépendants. En revanche, après notre séjour à Barcelone, on s'apercevra chez les parents de Nico qu'on ne retrouve plus le sac plastique qui contenait une grande majorité de nos cadeaux souvenirs. On est dégoutés et on se dit que les vols nous suivent jusqu'au bout. Il s'avère qu'en arrivant à Barcelone, on découvre que nos valises ont été fouillées (par la douane) vu que le film plastique qui les protège est déchiré. Et en plus de ça, le sac où on pense avoir mis les souvenirs n'a pas été rangé de la même façon, et ça c’est sûr : le déo de Nico a disparu et on se retrouve avec un peigne qui ne nous appartient pas... trop bizarre. Nico contactera donc la compagnie aérienne pour se plaindre et nous n'aurons pas de réponses (seulement un mail nous informant qu'ils ont pris en compte notre demande). Comme on était limités au niveau de nos bagages pour le trajet en bus de Barcelone à Aix-en-Provence, on a laissé une valise chez la cousine de Nico qui vit dans les environs de Barcelone.
Notre seul espoir est donc que les cadeaux soient dans cette valise : pour nous, c'est peu probable car on y a mis que les affaires d'hiver. Mais comme dans les films, l'histoire se terminera bien car, en fait, les souvenirs y sont bien : les parents de Nico nous informeront de la bonne nouvelle lorsqu'ils récupéreront la valise en Ardèche, lors d'un regroupement familial. Certains lésés dans un premier temps auront donc bien leur petit cadeau. Après coup, on se dit qu'on aurait dû appeler la cousine de Nico pour vérifier cette information avant d'annoncer que les douaniers sont des voleurs...
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Qu'est-ce qui vous a le plus manqué ?
Nico : Au niveau social, c'est clair, ce sont les amis et aussi la famille : Skype est quand même un bon outil. Certes, maintenant, on quitte aussi des gens biens mais il y en a beaucoup moins et les liens ne sont pas aussi importants qu'en France. Et en plus, la majorité a un projet de départ du Chili (fait ou en cours). Ensuite, c'est la question culinaire : on trouvait presque tout mais, à Santiago, il n'y avait pas de brioches. Etant donné que j'aimais bien leur fromage (« Mantequoso »), je n'ai pas eu de soucis de ce côté-là (les fruits et les légumes étant bien meilleurs qu'en France et moins chers). En revanche, faire du tennis et du golf avec mes potes m'a terriblement manqué ainsi que d'autres sports et soirées (jeux, à la montagne, etc...)
Nelly : C’est sûr que ce sont les amis (et la famille) qui nous ont plus manqué ! Les soirées jeux, le beach volley, les rigolades, les petites (et grandes) discussions avec les gens que j’aime… j’ai trop hâte de continuer ces retrouvailles ! J’étais aussi tout excitée à l’idée de retrouver ma machine à coudre (ok, pour le moment, je n’ai fait qu’un ourlet de pantalon, mais j’ai acheté du tissu pour me faire une p’tite jupe !) Avec la préparation du mariage : je me régale : shopping et bricolage vont bien m’occuper ! Ensuite, comme vous le saviez : le chocolat noir m’a bien manqué (on trouvait, dans la rue, du chocolat au lait pas trop trop mauvais…), heureusement que les parents de Nico et Romain, un copain, nous en avaient ramené.
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Qu'est-ce qui va vous manquer ?
Plein de choses (presque pareil pour tous les 2) : Les bons fruits et légumes achetés au marché (et pas chers !) Les yaourts au chirimoya (fruit local), le soleil… Nous qui pensions prolonger ce plaisir en rentrant au printemps pour continuer avec l’été… et bien on n’a été déçus là-dessus… un vrai temps d’automne ! Les petits tremblements de terre (bon, après c’est sûr que nous avons eu la chance de n’avoir eu jamais de dégât…), parler espagnol (pourvu qu’on n'oublie pas tout), voyager en Amérique du sud (incroyable ce continent!), le merveilleux petit cinéma « el Biografo » et bien sûr quelques personnes qui sont encore là-bas... En plus de cela, pour Nico seulement: les parties de foot et les conditions de travail au lycée de Santiago. Mais heureusement, de belles choses nous attendent aussi en France!
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Qu'est-ce qui vous a le plus plu ?
Sans contexte, nos voyages.Tous les pays qu'on a visités nous ont plu : il est donc super difficile de dire lequel plus que les autres. Le top du top, ce sont les Galapagos puis ensuite, le trip en 4x4 dans le Sud Lipez et le Salar d'Uyuni en Bolivie. Mais après, il y a tellement d'autres lieux splendides qu'on a vus. C'est plus simple de dire ce qu’on n’a moins aimé : comme la région de La Serena au nord de Santiago ou une partie du nord de l'Argentine comme Cachi et Taffi del Valle. Par ailleurs, on a vraiment aimé discuter en espagnol avec des personnes vivant sur place.
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Quel bilan en tirez-vous sur le plan professionnel ?
Nico : Pour moi, c'était top : la direction m'a fait confiance et j'ai eu l'impression d'avoir plus appris en 1 an et demi là-bas que 5 ans en France. Certes, je ne garderais pas un souvenir impérissable de mes collègues de CM2 (pas tous) mais j'ai pu travailler avec des gens formidables que je n'oublierai pas (vie scolaire, BCD). Les conditions de travail étaient au top : rythmes scolaires parfaits selon moi (ah si en France, il y avait moyen de discuter), moins d'heures de travail, plus de temps pour travailler en équipe (certes mal utilisés mais cela dépend des gens et non de l'institution), plus de moyens matériels : bref, ça va me manquer. Bon après, travailler dans une école de bourges, ce n'est pas trop mon truc (parents et enfants par forcément mieux que chez nous même si j'ai globalement eu de la chance) : c'est le seul point négatif!
Nelly : C’est sûr que moi aussi je préfère travailler avec des élèves (et des parents) d’un milieu plus modeste… L’image du lycée ne me correspondait pas non plus : le « m’as-tu vu ? » avant toute chose… Si ça ne tenais que de moi, j’aurais utilisé cette colossale somme d’argent autrement… Après, même si les collègues étaient dans l’ensemble sympas, ce n’était pas la même complicité que celle que j’ai vécu les dernières années à Florian… Ensuite, en plus de tout cela, l’établissement dans lequel je travaillais était trop loin et non accessible en transport en commun… ce qui ne facilitait pas la vie, mais l’établissement où était Nico ne m’aurait pas plus convenu car c’était trop l’usine… Mais malgré ces points négatifs, j’ai vraiment apprécié les moyens mis en place pour les élèves (vidéo-projecteur dans chaque classe, un ordi avec internet pour chaque enseignant et 4 autres pour la classe, une bibliothèque bien fournie et bien équipée) Et plus que tout, cette expérience permet de voir autre chose et ça donne envie de découvrir une autre école française dans un autre pays.
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Expérience positive ou non ? Et si c'était à refaire, qu'est-ce que vous changeriez ?
Carrément positive oui. On ne changerait pas grand chose mis à part quelques voyages. On regrette fortement d'être allé qu'à Rio et de ne pas avoir exploré la côte brésilienne : on aurait pu le faire mais on n'y a pas pensé (c'était au tout début de notre aventure). Il aurait mieux fallu ne faire que 4 jours à Rio, pas plus puis les autres jours, explorer les environs! Peut-être qu'on aurait pu prévoir aussi un tour en Colombie mais le temps nous a manqué : ce n'est que partie remise ! Nelly aurait bien fait la tyrolienne à Baños à l’horizontal, avec la tête en avant, au-dessus de la rivière (mais ce n’est pas grand-chose par rapport à tout ce qu’on a vu et fait)
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Et maintenant ?
Afin de rassurer tout le monde, on va se poser en France… au moins pour un an… On prépare activement notre mariage (fin aout) et on est bien contents de faire tout ça. Après, il faut être honnête : la fièvre voyageuse nous a atteint! Dans l'idéal, on aimerait s'installer à Barcelone afin de travailler dans une école française mais avant de réaliser quoique ce soit, on va prendre le temps d'étudier les contrats. Et puis, la France étant en manque de profs, la quitter va sans doute être très compliquée. Pour l'instant, retour dans le département de l'Ain : on attend de connaître notre mutation (choix limités malheureusement : le 15 juin, on sait tout!).
On s'est éclatés à faire ce blog (articles écrits la majorité du temps dans les bus) et on espère que vous avez pris plaisir à nous lire. On remercie tous ceux qui nous ont suivis : on est trop contents de pouvoir vous revoir (les autres aussi)!
C'est la fin!!!
Nelly et Nico
ps : en bonus pour ceux qui le souhaitent notre itinéraire (à vol d'oiseau) pendant les 4 derniers mois. Il suffit de cliquer sur le lien suivant :