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Nico et Nelly en Amérique du Sud
13 avril 2016

Potosi et Sucre

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Lundi 28 mars 2016, le bus arrivera avec du retard un peu avant 8h, ce qui nous arrangera bien afin de dormir plus longtemps. Et on a plutôt bien dormi dans notre bus qui ne paie pas de mine : on ne peut pas dire qu'il est tout jeune mais plutôt confortable. Nelly aura même plus de chance avec un siège qui s'incline plus qu'un « cama » : elle est totalement à l'horizontal (il est sans doute cassé!). Cela commence à être une habitude, n'est-ce pas ? On déjeunera sur un banc, au terminal de Sucre avec une bonne veste car il ne fait pas chaud. De plus, à peine sortis du bus, on se fera alpaguer par plusieurs raboteurs pour les hotels : on prendra leur prospectus et on leur fera bien comprendre qu'on verra plus tard tranquillement, après avoir le ventre plein.

Comme le terminal n'est pas si loin que ça du centre, on décidera d'y aller à pied : une trentaine de minutes avec nos gros sacs et la majorité du temps, ça descend. Sur le chemin, on rentrera dans un hotel qui est un peu cher pour nous et qui ne correspond pas au prix annoncé à la gare routière (ah, les menteurs!). La nana de l'accueil sera très sympa car elle nous indiquera un « hostal pas cher », à 1/2 rue de la place (« Alojamiento Constitucional, 30 bol. /pers.). On n'ira pas plus loin et on acceptera d'attendre que la chambre soit prête : pile le temps de prendre une douche (pas super chaude par contre). Globalement, ça ne sera pas le grand luxe : tout d'abord, les toilettes ne ferment pas à clé (et un est souvent inondé), le wifi n'est pas au sommet de sa forme (le dernier jour, le routeur avait même disparu), la chambre n'est pas bien grande et ses murs sont tagués mais ça reste correct. Le sommum, c'est qu'il n'y a pas d'endroit où manger alors qu'il y a une cuisine. Du coup, comme il y a une mini-table dans le couloir (on ne peut pas être plus de 2), on mangera à cet endroit (c'est assez folklorique et la veste est nécessaire, même la journée). Il y a un couple de jeunes français avec qui nous sympathiserons dans la cuisine. On sera donc obligés de manger à tour de rôle, ce qui est bien dommage, mais par chance, ils se mettent à cuisiner un peu après nous, ce qui n'est pas dérangeant ni pour eux ni pour nous. On y restera 2 nuits.

Contrairement à ce que tout le monde dit, on trouvera qu'il n'y a pas grand chose à voir dans cette ville. Certes, il y a beaucoup de musées mais peu nous inspirent : notre guide de voyage nous conseille d'y rester au moins 4 jours pour en faire le tour. On n'est pas vraiment d'accord ! Le premier jour, après avoir mangé au marché, on se contentera seulement de flâner dans la ville, d'y photographier ses bâtiments bien blancs et d'aller visiter le couvent de la Recoleta. Là-bas, on a un joli point de vue sur la ville (vu qu'il fait beau, c'est plutôt sympa) au niveau des arcades. En revanche, la visite du couvent (20 bol./pers.) ne sera pas un moment inoubliable : quel dommage car le cadre, avec ses nombreux jardins (qui pourraient être mis davantage en valeur), vaut le coup d'oeil quand même. Mais avec une guide qui a l'air de s'en foutre totalement, on ne peut pas dire que l'on a trouvé la visite passionnante. Pour s'y rendre à partir du centre, on peut y aller en bus mais nous, on a préféré marcher et c'est largement faisable (à peine 20 min et ça ne grimpe que sur la fin, de manière assez abrupte, certes). En fin de journée, on se rendra au parc Bolivar non loin du centre où une reproduction en miniature de la tour Eiffel est présente (seulement une soixantaine de marches pour monter en haut). Le soir, normalement, il y a un concert « fontaine éclairée avec son » gratuit en plein air mais on n'a pas de chance, c'est seulement du mercredi au dimanche : dommage car il y a un beau coucher de soleil en fond.

Mardi 29 mars, vu qu'on n'est pas pressés, pour une fois, on ne mettra pas le réveil et on ne sortira de l'auberge que vers 11h. On consacrera le reste de notre matinée à flaner dans le cimetière de la ville qui a son charme puis on se calera un moment sur la place, au soleil pour Nelly, à l'ombre pour Nico, pour lire, écrire le blog et réparer ce qu'il y a à réparer (Nelly, comme souvent sortira son fil et son aiguille pour recoudre son sac à dos et les tongs de Nico)... Ensuite, nous irons manger au marché. Jusque-là, Sucre n'a rien d'extraordinaire même si c'est une ville où il fait bon de flâner (c'est calme et tranquille). Mais l'après-midi, on ressortira de notre visite à « la Casa de la Libertad » totalement satisfait. Pour 20 bol./pers., c'est sans doute LE musée de la ville à ne pas râter, si bien entendu, on tombe sur un guide similaire au nôtre. Dans un blog, on avait lu que les gens n'avaient pas du tout aimé. Pour nous, ça sera tout le contraire : on a adoré. C'est bien la première fois d'ailleurs qu'il y a un guide si passionnant, si passionné par ce qu'il fait.

Quand on arrive, la visite vient à peine de commencer : on se greffe donc au groupe (au moins 20 personnes). Le jeune guide nous baladera de salle en salle, en nous expliquant d'une telle façon qu'il arrivera à rendre la visite plus que passionnante sur l'histoire bolivienne. Certes, on savait déjà quelques petites choses comme le fait qu'avant, c'était Sucre la capitale du pays et non La Paz comme aujourd'hui, mais il nous expliquera ce qu'il s'est produit. On apprendra aussi que la Bolivie et l'Argentine sont deux pays qui s'entendent bien, ce qui n'est pas le cas avec le Chili. D'ailleurs, c'est un pays qui a failli ne jamais exister car un certain Bolivar (c'est de là qu'est venu l'idée du nom de la Bolivie) voulait créer un énorme pays composé de l'Argentine, de la Bolivie et d'une partie du Pérou. Malheureusement pour lui, les boliviens ont voulu créer leur propre nation. Dans chaque salle, on aura droit à une anecdote qu'on se souviendra plus ou moins : par exemple, celle de l'évolution du drapeau et la signification de ces couleurs (rouge, jaune, vert dans l'ordre) : le rouge étant le sang, le jaune la richesse et le vert la flore. Avant, les couleurs étaient inversées mais, un jour de pluie, un homme important a vu un arc-en-ciel et s'est dit que c'était plus logique de suivre les couleurs de l'arc-en-ciel pour le drapeau. Et on en a eu plein des commes ça : après c'est sûr, c'est fort probable qu'on va les oublier avec tout ce qu'on voit, ce qu'on entend mais sur le coup, il a réussi à capter notre attention jusqu'au bout. La visite dure à peine 40 min mais ça n'aurait pas été gênant de faire plus. A la fin, le guide a été chaudement applaudi par tout le monde et il le mérite largement : bravo et merci ! C'est là qu'on se dit que si on avait eu un prof d'histoire plus passionnant au collège, on aurait sans doute plus accroché avec cette discipline !

Mercredi 30 mars, cette fois-ci, retour du réveil afin de ne pas râter notre bus qui est censé partir à 9h30 en direction de Potosi (30 bol./pers, acheté la veille). Tout d'abord, comme souvent, on montera dans un « combi » (1,50 bol./pers.) pour aller jusqu'au terminal, pas simple avec nos gros sacs bien encombrants mais faisable. Mais le truc qu'on n'avait pas prévu c'est qu'il va faire plein de détours pour y arriver et que ça bouchonne. Il nous fera stresser et on arrivera finalement avec 15 min d'avance par rapport aux trentes demandées. En même temps, un bus bolivien qui part à l'heure, c'est assez rare. Mais là, ce n'est pas de leur faute, il y a un blocus mais les compagnies de bus ont réussi à contourner le problème. Tout d'abord, tout le monde s'entasse dans un mini-van avec les bagages à l'intérieur (certains sont obligés de monter dans une voiture) qui nous amène au niveau du blocus à la sortie de la ville : avec les embouteillages, ça nous prendra un bon moment. Puis, ensuite, il faut marcher à pied jusqu'au bus : tiens, mais c'est qu'on a déjà vécu cela, vous vous rappelez, lors du passage de la frontière chilienne-péruvienne en janvier. Sur le chemin, en effet, on verra les manifestants assis au milieu de la route qu'ils bloquent à l'aide de grosses pierres et des espèces de tentes en feuillages. Au moins, on peut passer à pied de l'autre côté où il y a toute une ribambelle de bus garés sur le bas côté : c'est un sacré bordel. Par chance, le nôtre est tout au bout et orienté dans le bon sens. Avec toute cette histoire, on partira de Sucre 1h30 après l'heure prévue. Le bilan est mitigé sur cette ville (sauvée par la prestation du guide au musée) surnommée « la ville blanche » en raison de la couleur de ses murs dans le centre (d'ailleurs, chaque année, ils redonnent un coup de peinture). On aura peut être manqué une balade à faire : « les 7 cascades ». Mais malheureusement, on a eu l'info trop tardivement : les français de l'hostal ont été enchantés de leur rando et il est vrai que les photos étaient jolies (petites cascades avec des couleurs différentes). C'est un peu dommage même si des randos, on en a fait pas mal. De toute façon, il faut partir : on a déjà pris nos billets de bus !

Le trajet passera assez vite (3h, avec une pause au milieu) et on arrivera à Potosi, ville minière située à 4070m d'altitude, vers 14h passées. Etant donné que le bus va jusqu'à Uyuni, il nous déposera en bas du centre, au bord de la route mais plus près que s'il nous avait amené jusqu'au nouveau terminal. Par chance, juste en face, il y a un endroit pour manger (menu à 10 Bol.) mais on ne fera pas le bon choix sur le plat secondaire (ce n'était pas du tout du canard comme annoncé mais du gras ou autre chose indescriptible...parfois, on gagne, parfois, on perd, c'est la vie!). Maintenant, vu qu'on est loin du centre-ville, on prendra un combi pas trop plein pour s'y rendre (1,5 bol.). Arrivés sur la place, Nelly se calera sur les marches de l'église et gardera les sacs, tout en regardant les personnes déguisées en tigre zébré faire passer les gens (pas très utiles, mais rigolos) pendant que Nico fera le tour des auberges. Globalement, les prix sont plus élevés qu'à Sucre et il y a pas mal d'hotels d'une gamme supérieure à ce que nous cherchons. Mais, finalement, comme toujours, Nico dégotera un endroit pour dormir et bien mieux qu'à Sucre : Hostal Compania de Jesus (calle Chiquasa, juste derrière la place, 40 bol./pers.). La chambre est bien plus spacieuse qu'à Sucre, il y a un meilleur wifi, la douche est bien chaude, il y a une salle à manger et une cuisine, le petit déjeuner est inclus même s'il est léger (2 pains + confiture, beurre, thé). De plus, l'accueil est sympa et c'est tranquille. (Pour ceux qui veulent, il y a même la Bible, sur chaque table de nuit... même si on aime bien lire en espagnol, on se passera de cette lecture...). Bref, on a aimé ! Il est maintenant assez tard : on fera juste très rapidement un tour dans le centre qui est moins moche que ce qu'on pensait. Après, on ira seulement au marché pour s'acheter de quoi cuisiner le soir et réserver notre excursion dans une mine, le lendemain. On passera par l'agence Silver Tours pour 70 bol./pers. Ils proposent tous la même chose alors, en général, c'est le prix et le feeling qui font la différence !

Jeudi 31 mars, il est un petit peu avant 9h quand nous sommes à l'agence. Nous, on est à l'heure comme les autres qui sont avec nous : 3 allemands et un espagnol. En revanche, il semblerait que le bus qui doit nous amener à la mine nous ait oublié. Du coup, on poireautera un bon moment à l'agence où la nana téléphone toutes les 2 min tout en hurlant dans le combiné pour savoir ce qu'il en est, et cela tout en regardant sa page facebook. Puis, on sortira dans la rue : on marchera un peu afin d'aller à la rencontre du van qu'on attendra encore un peu. En fait, aujourd'hui, c'est un jour spécial : les collègiens défilent pour fêter le jour de la création de Potosi et c'est pour cela que c'est le bazard dans les rues. Finalement, à 9h30, on embarque puis on descend un peu plus loin afin de s'équiper : pantalon, veste, casque, frontale, bottes. On est tout beau et prêts à aller à la mine. En sortant de la salle, Nico se tapera la tête contre le chevron de la porte : le casque est déjà bien utile ! Puis, on remonte dans le van en direction du marché des mineurs. A partir de là, le groupe se scie en deux : les anglophones et les hispanophones. On aura plutôt de la chance car notre guide est super sympa et prendra bien le temps de nous expliquer ce que les miniers utilisent pour tenir le coup pendant toute la journée (8h dans le noir). Aussi, il est de coutume d'acheter des feuilles de coca (afin de lutter contre le mal des montagnes) et une boisson gazeuse pour les miniers. Pour 10 bol. chacun, on nous préparera un sac avec cela (c'est bien, ça nous arrange qu'on choisisse pour nous).

On ne restera pas longtemps au marché, sans doute, en raison de notre retard (après tout, c'est presque mieux) puis on remontera dans le van. Quelques minutes plus tard, on nous dépose à l'entrée de la mine. On aperçoit déjà des miniers en train de pousser des charriots (à 2) remplis de pierres minérales. Pendant ce temps, ceux qui sont à l'extérieur font du tri : il y a même une femme et c'est bien la seule que l'on verra car à l'intérieur, c'est interdit (c'est uniquement un travail masculin). Allez, maintenant, c'est parti pour l'aventure : 2h de marche à travers les galeries souterraines, dans le noir (il ne faut pas être claustrophobe). Déjà, c'est cool, il ne fait ni chaud ni froid (un peu plus chaud par la suite). On fera quelques stops dont un au niveau d'une statue, « el Tio ». Le guide nous expliquera que cette statue a une valeur sacrée pour les miniers : par exemple, ils l'arrosent d'alcool ou de boissons gazeuses afin de conjurer le sort, demander d'avoir plus ou moins beaucoup d'enfants, remercier la bonne production ou demander d'en avoir une bonne. On y restera un bon moment avant de repartir à travers les différentes galeries. Un coup, on tournera à gauche, puis à droite, on descendra aussi des échelles avant de les remonter. La majorité du temps, c'est assez large et haut mais quelque fois, il faudra bien se baisser : néanmoins, pour ceux qui font 2m, ça doit être plutôt pénible : les miniers, eux, ne sont pas très grands alors ça va.

Tout au long du parcours, on croisera des miniers en train de travailler : entre celui qui perfore dans la roche manuellement un trou de 30 cm (pour y déposer la dynamite), ceux qui poussent le chariot rempli de pierres minérales (sur des rails) jusqu'à l'extérieur et celui qui les verse à l'intérieur, le travail est vraiment pénible. On s'en doutait déjà et ça nous confirmera bien. Au final, on ressortira bien fatigués alors qu'on a seulement marché à l'intérieur. Et seulement à 2 ou 3 endroits, on aura pris un peu de poussière, le reste du temps, ça ira. Mais attention, on y est restés que 2h. Les miniers, c'est 3 ou 4 fois plus dans la journée et 6 jours sur 7 (le dimanche, c'est repos). C'est pour ça d'ailleurs que leur espérance de vie est limitée. En plus, ceux au bas de l'échelle ne gagnent pas beaucoup mais en revanche, ceux qui sont en haut (les socios) perçoivent un salaire encore plus élevés que le nôtre. L'expérience sera en tout cas très enrichissante : on savait que le travail était dur alors, on ne peut pas dire que l'on a été traumatisé (comme c'est écrit dans le guide) : bref, un tour qui vaut carrément le coup (seul bémol, on ne sait pas combien l'agence reverse à l'association des mineurs).

Vers 12h30-13h, on est de retour dans le centre. Après avoir mangé, pour une fois, pas au marché, on se rendra à « la casa de la Moneda » (ouverture à 14h30 l'après-midi). L'entrée est chère pour les étrangers (40 bol. mais 10 pour les locaux) mais il parait que c'est LE musée à visiter de la ville...Alors, allons-y. La visite guidée est obligatoire : elle est en espagnol, ça nous va bien (même s'il y en a d'autres en français)! Dès l'entrée, le ton est donné : si on veut prendre des photos à l'intérieur, il faut payer 20 bol. de plus (un scandale : seuls deux dans le groupe feront ça et ils auront un petit collier autour du cou indiquant leur droit). De plus, d'un ton assez sec, on nous rappellera bien qu'il ne faut rien toucher. Bref, selon Nico, on marche sur la tête et il regrette bien d'avoir mis les pieds ici. Et malheureusement, toujours selon lui, la visite sera inintéressante : le guide sera tout sauf passionnant, donnant envie de dormir à Nico (et manque de bol, il ne peut même pas s'asseoir sur les fauteuils). Nelly, quant à elle, appréciera plus. En plus de cela, Nico ne se sent pas très bien (mal de tête, de ventre et il a froid : il a seulement une veste polaire). Bref, pour lui, c'est un supplice, surtout que la visite durera presque 2h : un enfer ! A la sortie, il se calera sur un banc de la place au soleil pendant que Nelly ira explorer quelques rues du centre-ville. On se retrouvera par la suite à l'hostal avant de prendre un combi en direction du nouveau terminal situé au sud de la ville. Heureusement qu'on n'est pas pressés car on mettra presque une heure pour s'y rendre entre les embouteillages et le second défilé qui se prépare (c'est le 471ème anniversaire de la création de la ville, enfin, il y a polémique sur la date car aucun papier officiel ne dit que Potosi a été fondée!).

Le terminal de bus est immense : on trouvera assez rapidement un billet de bus pour Tupiza à 22h pour seulement 30 bol. chacun. On profitera de nos 2-3h d'attente pour avancer sur le blog et de manger (hamburgers frites). A 22h15, on décolera avec un tout petit peu de retard (attention, il y a une taxe de 2,50 bol à payer). Les sièges n'ont pas l'air d'être bien confortables : on verra bien comment se passe ce trajet de nuit. Le Guide du routard nous annonce 8-10h de trajet...

A bientôt
Nelly et Nico

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