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Nico et Nelly en Amérique du Sud
28 août 2014

L'école

Par quoi commencer…grande question. Il y a tellement de choses à dire.

Essayons de commencer par le commencement…

Tout d’abord, il faut savoir que l’école est très réputée à Santiago. Nous ne travaillons pas au lycée St Antoine de St Exupéry mais à « l’Allianza francesa » comme disent les chiliens. L’école est gardée 24h/24 par des gardiens. Maintenant, ils nous connaissent mais au début, il fallait donner notre nom et ils appelaient la personne que l’on souhaitait voir.

Chaque matin, comme dans une entreprise, nous devons aller pointer (pareil pour la sortie, mais quelquefois, on oublie… vous allez dire : surtout Nelly, avec sa mémoire de poisson rouge : et bien même pas ! Il est vrai qu’elle a presque oublié toute la première semaine : mais comme elle finissait plus tôt que Nico, c’était lui qui le faisait à sa place). Pour pointer, on doit rentrer notre RUT (numéro de carte d’identité chilienne). La machine nous sort un ou deux papiers : un qui signifie qu’on est rentrés dans l’école (« entrada ») et un autre qui est un ticket repas pour la cantine (« almuerzo »). En effet, le lycée offre le repas aux enseignants qui ont cours l’après-midi. Cela nous arrive 2 fois par semaine. Les autres jours, nous finissons à 13h30 mais nous pouvons néanmoins manger à la cantine. Par contre, nous devons payer le repas (environ 2,60 euros).

Nous mangeons donc vers 13h30 dans un réfectoire avec tous les autres personnels du lycée (mais comme nous n’avons pas tous les mêmes horaires, on trouve toujours de la place). On a l’impression de faire un saut dans le passé : du temps où on était au lycée. En effet, il fallait se dépêcher à la fin des cours afin de ne pas trop faire la queue. Là, c’est pareil, sauf que la queue est moins importante. Le repas n’est pas mauvais et assez équilibré mais peu varié. C’est presque toujours les mêmes crudités en entrée et il y a souvent du riz et du poulet. Mais au prix que ça coûte, ça vaut le coup. Le pain est très bon et les desserts sont très bizarres (de la gelée, des gâteaux très chimiques, etc…). Nous prenons plus le temps de manger qu’en France : on a une vraie pause, même si le temps passe vite (fin des cours 13h30, reprise à 14h30).

De toute façon, dans l’ensemble, on a plus le temps de faire les choses qu’en France. Les gens dans l’école sont tout sauf stressés. Ils sont zens. On sent que l’atmosphère est sereine. On a d’ailleurs été très bien accueillis. On nous a fait comprendre que notre bien-être était important. Que si on se sentait bien, on ferait du bon travail et cela serait profitable pour les élèves. Et on est bien d’accord avec eux ! C’est tout le contraire de la France où on ne nous écoute pas et on ne s’inquiète pas de notre santé.

D’ailleurs, le 1er jeudi de notre 1ère semaine, nous avons été invités à un pot d’accueil en notre honneur. On a eu droit à un discours de la part du proviseur et il a fallu qu’on prenne le micro pour se présenter en quelques minutes devant une cinquantaine de personnes. Puis, on est venus nous servir des toasts, des boissons (dont le fameux « pisco sour » ), des gâteaux. Bref, une bonne soirée pour faire connaissance avec les autres personnes qui travaillent au lycée (enfin, tous ceux qui avaient pu venir car c’était à 18h).

La semaine qui a suivi, on a de nouveau eu droit à un petit pot (uniquement les enseignants du primaire) car notre cher directeur avait gagné un pari avec la vie scolaire (« mettre en place le carnet de correspondance en primaire »). Cette fois-ci, c’était à 16h avec vin rouge, bières, boissons non alcoolisées et divers toasts salés. En dehors de l’école, un collègue de CM2 (un pur chilien) a invité tous les jeunes nouveaux à un barbecue chez lui (en plein hiver, à 20h). Et la semaine suivante, c’était au tour d’une autre collègue de CM2 d’inviter tous les enseignants de CM2 (et leur conjoint) à l’apéro-repas chez elle. Bref, sacré accueil ! Pour rester sur les repas, Nico a été convié à une réunion avec le proviseur. Il y avait des enseignants de 6ème ainsi que des enseignants de CM2. Le but était de discuter du « projet tablette » qui va être mis en place à la rentrée 2015 en mars. Cette entrevue s’est déroulée autour d’un repas très appréciable. On était servis comme des rois : une nana venait apporter les plateaux repas et les enlevait à la fin (c’est tout nouveau pour Nico) !

En effet, à priori, Nico devrait avoir une classe de CM2 l’année prochaine car il a été choisi pour participer au « projet tablette », il s’était préalablement porté volontaire. Deux classes seraient équipées de tablettes (ainsi que les enseignants). Mais nous en parlerons plus tard quand nous en serons un peu plus. Pour l’instant, on ne fait qu’en parler.

Dans cette école, tout fonctionne autour de projets. En même temps, les enseignants disposent de beaucoup de temps pour réfléchir à ce genre de choses : entre 1h30 et 3h30 par semaine, compris dans l’emploi du temps. Le directeur de l’école est très proche des enseignants et très à l’écoute. Comme il dit, il nous a recrutés pour avoir du « sang neuf » et apprécie nos idées. On sent un énorme soutien de la hiérarchie : quel changement !

Parlons de l’emploi du temps. Pour Nelly, c’est un peu compliqué car ça change tout le temps : elle a effectué un remplacement à brûle pourpoint en CM2 et en MS (moyenne section de maternelle) Pour l’élémentaire : du CP au CM2 : pas de problème, il y a toujours de quoi faire réviser les élèves, en reprenant leur cahier, et s’ils n’ont pas d’ardoise (comme ça a été le cas pour une classe de CM2), pas de souci : une petite rédaction ! Pour la maternelle, c’est plus compliqué : Nelly a moins d’expérience et il faut trouver de nombreuses activités variées et qui ne prennent pas beaucoup de temps car l’attention des petits est de plus courte durée que les grands. Sinon, quand le remplacement est prévu : les enseignants préparent des choses à leur faire faire. Nelly n’a pas l’habitude de si peu travailler : pas ou peu de préparation, pas ou peu de corrections, pas de rendez-vous avec les parents, pas de livrets scolaires à remplir… Et l’avantage d’être remplaçante ici : c’est qu’on est connu par les collègues et les élèves, on est susceptible de remplacer dans les mêmes classes, ce n’est pas comme en France où le remplaçant change constamment d’école, et ne semble qu’être un fantôme qui passe…

Pour Nico qui a une classe de CM2, c’est plus simple. Il faut savoir aussi qu’il y a beaucoup d’intervenants dans l’école : EPS, musique, anglais, espagnol et histoire nationale. Nico ne dispense donc pas ces enseignements et ne doit pas être avec ses élèves (contrairement à la France). Cela lui permet d’avoir un peu plus de temps pour préparer ses cours. On lui demande aussi d’aller 2 fois 45 minutes dans une autre classe afin d’aider un autre professeur. Une enseignante vient d’ailleurs dans sa classe afin de l’aider en géométrie et en orthographe. De plus, afin d’alléger ses préparations, il y a des échanges de service entre certains enseignants de CM2. Nico ne fait ni l’histoire (ouf) ni les sciences (dommage) et enseigne donc dans 3 classes de CM2, la géographie (ça va). Cela n’est pas obligatoire mais ça a été décidé en début d’année (en mars 2014). Par conséquent : il n’enseigne que le français, les maths et la géographie (et l’art visuels).

Lundi : 8h30-10h00 = concertation avec les autres enseignants de CM2 (surtout en théorie, parce qu’en pratique, on peut aussi corriger des copies….) ; 10h15-13h30 et 14h30-16h00 = cours. Mais il y a un « trou » de 45min de 12h00 à 12h45 car les élèves ont anglais. Nico en profite pour corriger les 25 dictées.

Mardi : 8h30 -12h45 = cours. De 12h45 à 13h30, Nico intervient dans une classe de CM1 en co-intervention. De 14h30 à 16h30 : concertation CM2 ou formation (conférences, projets, etc…)

Mercredi : 8h30-12h45 = cours.

Jeudi : 8h30-13h30 = cours dont 45 minutes de co-intervention dans une classe de CM1.

Vendredi : 10h15- 12h30 = cours. De 12h30 à 13h30, Nico prend 4 ou 5 élèves en soutien (comme en France, sauf que ce n’est pas placé au même moment). Pour l’instant, il fait du théâtre avec ces élèves).

Au final, la semaine est moins chargée qu’en France, ce qui lui permet d’avoir plus de temps pour préparer ses cours et d’être moins surchargé. En même temps, en contrat local, le salaire est plus bas. Même si le coût de la vie est légèrement inférieur qu’en France, dans l’ensemble, on gagne moins bien notre vie (environ 300 euros par mois, en moins pour chacun) mais nos conditions de travail sont meilleures. Et on a du temps pour faire autre chose.

Il y a deux récrés de 15 minutes dans la matinée : de 10h à 10h15 et de 11h45 à 12h00. Les enseignants sont 1 ou 2 fois de service (surveillance de cours de récréation) par semaine (moins souvent qu’en France vu qu’on est plus nombreux). A 13h30, les enfants qui restent l’après-midi à l’école (soit parce qu’ils ont cours soit parce qu’ils restent au périscolaire jusqu’à 16h00.) mangent soit à la cantine (c’est très marrant de les voir faire la queue de manière très disciplinée) soit dans la cour ou dans une salle s’il fait mauvais (ce qui est très très rare). Ils amènent leur panier-repas (comme autrefois, ou comme dans d’autres pays : la boîte à lunch ; ici, ils appellent ça « le Cocavi »). Ils peuvent se mettre n’importe où dans la cour à partir du moment où ils mangent « assis ». Il y a seulement 2 personnes pour les surveiller (environ 300 élèves voir plus). Mais, il ne se passe jamais rien. C’est calme. Les enfants jouent sans se battre, sans s’insulter…quel changement par rapport à la France où il fallait régler quotidiennement des conflits entre élèves (et ils étaient 7 ou 8 fois moins nombreux). Ici, ils n’ont pas besoin de l’adulte pour régler leur problème.

Dans la classe de Nico, les élèves sont plus attentifs et se tiennent mieux même si ce n’est pas encore parfait. Il y a beaucoup de choses qui sont culturelles, comme mettre beaucoup de temps à se mettre au travail, arriver à l’heure, rentrer en classe calmement. Le bavardage est très présent dès qu’il y a un changement d’activités (ça l’est aussi en France, mais plus ici). Dans l’ensemble, le niveau est bas en français, vu que pour la plupart, ce n’est pas leur langue maternelle (environ 70% de la classe). En mathématiques, il est correct, sans plus. Il y a d’excellents élèves et des élèves en grosse difficulté (comme en France).

La classe n’est pas immense. Nico est d’ailleurs dans un préfabriqué. Il y a le chauffage et la clim. Sa classe est équipée d’un vidéoprojecteur (déjà installé et fixe) comme chaque classe de CM (15 au total). Il n’y avait pas beaucoup de matériel dans sa classe mais il a pu commander certaines choses à son arrivée. En 2 jours, la majorité des choses était livrée (bien plus rapide qu’en France où il faut passer par plusieurs intermédiaires avant d’avoir quoique ce soit et uniquement à certains moments de l’année).

 

Au niveau du service technique, il y a aussi un sacré changement. Dès qu’il y a un souci, le problème est géré dans la journée voir dans les 20 minutes qui suivent. En France, on pouvait attendre 1 mois, 3 mois, 6 mois voire 2 ou 3 ans avant que le problème soit résolu…Quel changement !

Et aussi, chose extraordinaire...il y a des personnes qui font les photocopies à notre place. On n'utilise pas tout le temps ce service mais on peut le faire quand on veut. Il suffit de remplir une feuille avec le nombre de copies à faire, notre nom et notre classe et c'est parti...Le lendemain, on envoie un élève récupérer les photocopies...Quel gain de temps!

 

Il y aurait plein d’autres choses à dire sur l’école mais cela fait déjà beaucoup…Ca risque d'être dûr le jour où on va retourner en France.

 

A bientôt

Nelly et Nico

 

PS : on fait officiellement parti du personnel du lycée. Cliquez sur le lien ci-dessous pour en avoir la preuve (site du lycée).

 Cliquez ici

SL380753

SL380754

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Commentaires
N
Merci pour ton com. Om verra ce qu'il se passera pour la suite. Pour l'instant, on profite du moment présent. Tout dépendra des opportunités qui se présenteront à nous...mais c'est sûr qu'un retour en France ne nous emballera sans doute pas trop. Mais, on n'aura peût-être pas le choix. Vous serez informés...<br /> <br /> <br /> <br /> Nico
V
sympa la photo du lycée avec la montagne en toile de fond!!! si vs passez ds le pays de gex,faudra ns ramener du pisco sour. on en a goûté aux fêtes de genéve...c un délice mais traître :-) <br /> <br /> je sens que vous allez tout faire pour rester là-bas vu les conditions de travail idylliques.<br /> <br /> hv fun<br /> <br /> vj
Nico et Nelly en Amérique du Sud
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